Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AuFilDeGarrigue
AuFilDeGarrigue
Newsletter
Pages
Archives
3 septembre 2008

Humour Corse

Enquête corse: l'ami du Président vaut bien un fonctionnaire

Sarkozy a-t-il été trop loin en limogeant le « premier flic » de l’île, jugé responsable de l’occupation de la maison de Clavier ?

20080902sarkocroseinside

Le président de la République reproche à la hiérarchie policière d’avoir été prévenu par… son ami Clavier. Révoqué, le haut fonctionnaire de police était en fin de carrière. Les syndicats « regrettent » la décision.

Le maintien de l’ordre a toujours été un métier à haut risque. Tous les policiers le savent, rien de pire qu’une manifestation anodine qui finit dans un bain de sang. Aussi, le contrôleur général Dominique Rossi, responsable de toutes les questions de sécurité intérieure en Corse, a classiquement déployé un dispositif léger face aux nationalistes manifestant le week-end dernier à Porto-Vecchio contre les dérives de l’aménagement du territoire. Détail : il y a alors vacance de préfet, le nouveau titulaire du poste n’arrivant que le 1er septembre.

La nouvelle DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) était apparemment bien informée des projets des manifestants. Les RG connaissaient leur intention de faire un « coup d’éclat », mais lequel ? L’hypothèse d’une occupation de la maison de l’acteur Christian Clavier a-t-elle été mentionnée ? Mystère. Ni la DCRI ni le ministère de l’Intérieur n’ont répondu à cette question.

Samedi, après avoir brandi une banderole « Honte à toi qui vends la terre », une poignée de manifestants se sont donc installés dans le jardin de la maison de Clavier. Le récit d’Emmanuel Roux, secrétaire général adjoint du syndicat des commissaires:

Ecouter le son : 2 interviews à ne pas louper  :))) ici : http://www.rue89.com:80/2008/09/02/enquete-corse-lami-du-president-vaut-bien-un-fonctionnaire

Dans la soirée de samedi, d’autres heureux propriétaires de maison en bord de mer ont eu moins de chance. Comme le relate Corse-Matin, une villa appartenant à un promoteur immobilier a carrément sauté à Palombaggia.

Un mois plus tôt, la BNP Paribas recule face aux nationalistes

Sans remonter à l’occupation des caves d’Aléria (encore que), événement fondateur du nationalisme corse, le sujet de l’aménagement du territoire est sensible.

Depuis des années, nationalistes et écologistes manifestent et/ou contestent les permis de construire des « pinzu », les continentaux. Pour lutter contre la « colonisation de peuplement ». Le 4 août dernier, un autre coup d’éclat des nationalistes a fait reculer la BNP Paribas. La veille, Corse matin avait évoqué dans ses colonnes l’existence d’un nouveau produit bancaire, réservé aux étrangers (Italiens et Britanniques) pour financer l’achat d’une résidence secondaire.

Lundi 4 août, les nationalistes emmenés par l’avocat Jean-Guy Talamoni ont donc occupé la direction régionale de la banque à Bastia. Une action efficace, puisque dans la soirée, BNP Paribas fait machine arrière :

« La BNP a développé ces dernières années des offres permettant de financer les achats de maisons par des non-résidents venus des principaux pays d’Europe. A compter de ce jour, les acquisitions de maisons sont exclues du champ de ce dispositif de financement. »

La pression a donc payé. Un mois plus tard, pourquoi viser la maison de Christian Clavier ? Philippe Madelin, blogueur de Rue89 et fin connaisseur des affaires corses, livre cette analyse :

« Dirigée contre un “people” ami du Président, et qui plus acteur dans le film “l’enquête corse”, l’opération contre la villa de Clavier est de la pure communication relevant d’une forme d’humour particulière aux Corses, visant à ridiculiser l’adversaire. On comprend qu’elle puisse ne pas être appréciée. »

Finalement, l’Elysée a donc décidé de limoger le prétendu fautif. Une décision que le syndicat des commissaires regrette « amèrement ». Pour Emmanuel Roux, il n’y a pas eu « faute » de la part de ce haut fonctionnaire: (Ecouter le son)

Dans la matinée, la ministre de l’Intérieur n’avait toujours pas réagi. Pas plus que ses services, sollicités par Rue89.

Addendum le 02/09/2008 à 14h25, suite à un appel du ministère de l’Intérieur.
Le porte-parole, Gérard Gachet, nous précise :

1/ L’occupation du lotissement Punta d’Oro, dans lequel se trouve notamment la maison de Christian Clavier, était mentionnée explicitement dans la note prévisionnelle de la DCRI transmise vendredi soir à Dominique Rossi.

2/ La décision de muter ce haut fonctionnaire à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), tout en gardant son rang de contrôleur général, a été prise par la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie. Explication : « Il a commis une erreur d’appréciation, il n’a pas pris de disposition particulière pour empêcher ces faits [l’occupation de la maison, ndlr]. »

Publicité
Commentaires
AuFilDeGarrigue
Publicité
Derniers commentaires
Publicité