Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AuFilDeGarrigue
AuFilDeGarrigue
Newsletter
Pages
Archives
7 février 2011

Décès de Françoise Cachin

Source : http://www.latribunedelart.com/deces-de-francoise-cachin-article002989.html

5/2/11 - Disparition - Françoise Cachin, disparue vendredi 4 février 2011, était une grande figure des musées français. Née en 1936, elle était la petite-fille de Marcel Cachin et de Paul Signac, et cette dernière filiation ne fut sans doute pas étrangère à sa passion pour l’art, en particulier la peinture française de la seconde moitié du XIXe siècle.

Elève d’André Chastel, elle devint conservateur stagiaire au Louvre en 1967. Après un bref passage au Jeu de Paume, elle fut conservateur au Musée national d’Art Moderne de 1969 à 1978. Nommée avec Michel Laclotte en 1978 à la mission de préfiguration du Musée d’Orsay, elle le dirigea de son ouverture en 1986 jusqu’à 1994, date à laquelle elle devint directeur des musées de France jusqu’à sa retraite en 2001.

Elle fut commissaire d’un nombre impressionnant de rétrospectives consacrées aux plus grands peintres Impressionnistes et Post-Impressionnistes, notamment Pissarro en 1981, Manet en 1983, Van Gogh à Paris en 1987, Gauguin en 1988, Seurat en 1991 et Cézanne en 1995. Elle organisa aussi des expositions thématiques comme Le Futurisme en 1973 au Musée d’Art Moderne, 1893 l’Europe des peintres ou Méditerranée, de Courbet à Matisse en 2001 au Musée d’Orsay.
Parmi les nombreux ouvrages publiés, outre des livres sur Gauguin, Manet ou Seurat, elle fut l’auteur du catalogue raisonné de l’œuvre de son grand-père, Paul Signac (Gallimard, 2000) dont elle était la spécialiste incontestée.

Une anecdote prouve combien Françoise Cachin ajoutait à l’érudition la curiosité d’esprit. C’est elle, en effet qui, frappée par le grand tableau de Gérôme Golgotha que l’on a pu admirer dans la récente rétrospective, s’empressa de faire acheter l’œuvre pour un prix à l’époque tout à fait raisonnable, se moquant bien de savoir que celui-ci était l’ennemi déclaré de l’Impressionnisme dont elle était pourtant l’historienne.
Elle défendait les musées avec passion et nous sommes forcément très touché par sa disparition. On se rappelle qu’elle avait été à l’origine du texte signé en collaboration avec Jean Clair et Roland Recht, paru dans Le Monde, « Les musées ne sont pas à vendre », qui s’opposait avec force à la dérive mercantile du Louvre à Atlanta et à Abu Dhabi, et à partir duquel nous avions lancé notre pétition. La petitesse du ministre de l’époque, Renaud Donnedieu de Vabres, et de la direction des musées se signala alors avec éclat par le boycott et l’ostracisme dont elle fut victime, pour avoir seulement voulu exprimer ses convictions. Elle fut notamment écartée de la Commission des acquisitions des musées nationaux (voir brève du 22/3/07), puis on lui enleva – d’ailleurs en contradiction avec les statuts de cette association – la présidence de FRAME, l’association de musées franco-américains qu’elle avait créée (voir brève du 28/4/07). Cela l’avait profondément marquée.

Toujours active malgré sa retraite des musées, elle était responsable encore tout récemment d’une exposition qui vient de se terminer à Essen en Allemagne, Images d’une capitale. Les Impressionnistes et Paris, à laquelle un article était consacré ici même. Elle préparait en outre, avec Marina Bocquillon Ferretti et Georges Liébert la publication du Journal de Paul Signac, travail qui sera mené à terme et publié chez Gallimard.

Didier Rykner, samedi 5 février 2011

Publicité
Commentaires
J
Oui, j'ai appris ça tout à l'heure.C'est bien triste. Bizzzzzzzzzzzzzzz
AuFilDeGarrigue
Publicité
Derniers commentaires
Publicité