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28 janvier 2008

Affaire des ex-otages bulgares

Source : http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/affaire_de_la_liberation_des_otages_bulgares_de_khadafi/index.html

A lire l'affaire de A à Z sur la source citée au dessus.

Le début ....................................................................

Le médecin palestinien va porter plainte contre Khadafi

ashram_hajouj"Pendant huit mois, j’ai passé toutes mes journées et toutes mes nuits à genoux, les mains attachées derrière le dos. [Il se lève et mime la position.] Dès que ma tête tombait de fatigue, je recevais un coup de chaussure en pleine figure. Pendant les interrogatoires, j’étais allongé, entièrement nu, pieds et mains attachés. Des électrodes étaient posées sur toutes les parties de mon corps, y compris les plus intimes, et je recevais des décharges électriques, chaque fois plus fortes. J’ai été brûlé par des cigarettes, mordu par des chiens. Regardez mes cicatrices ! [Il nous montre des traces sur ses mains, ses pieds, ses épaules.] Ils attachaient mes parties génitales avec des câbles électriques et me traînaient ainsi dans une cour de 40 mètres sur 40. Ils me forçaient à manger puis me frappaient à l’estomac pour me faire vomir, et je devais lécher ce que j’avais rendu. Ils me disaient : “Nous ferons ce que nous avons à faire. On te torturera jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de parler devant un tribunal.” Plusieurs fois, ils m’ont piqué en répétant : “On va t’injecter le V.i.h. comme tu l’as injecté aux enfants.” Au réveil, je comprenais que ce n’était pas vrai, qu’ils m’avaient seulement anesthésié, parce que je ne sentais plus mon corps et que je m’écroulais à terre en vomissant. Ils voulaient me laver le cerveau pour que je finisse par croire ce dont ils m’accusaient. Ils ont menacé de torturer mes parents, de violer ma sœur devant moi" : le témoignage, recueilli par Paris Match, d'Ashraf Ahmad Jumaa Hajouj, le médecin palestinien naturalisé bulgare détenu durant plus de huit ans en Libye, est terrible. Ce qu'on sait du calvaire enduré par ses compagnes d'infortune tient en ces quelques lignes tirées d'un article de Libération : "Hier après-midi, Valia Tcherveniachka, 55 ans, est revenue en aparté sur les tortures subies en Libye. Après avoir décrit comment elle a été battue avec des câbles électriques, nue, des «bestioles» posées sur le ventre, elle n’a pas eu la force d’affronter la presse. Valentina Siropoulo, 48 ans, qui a souffert d’une paralysie du visage à la suite de tortures, aurait de graves problèmes de santé. Snejana Dimitrova, 54 ans, était littéralement épuisée. Sur les six anciens «otages», comme on n'a cessé de les appeler en Bulgarie, trois seulement ont eu la force d'affronter la conférence de presse."

Avant de libérer ces otages, on les a obligés à signer un engagement à ne pas poursuivre Tripoli. Aux dires des infirmières, qui se plaignent des pressions exercées sur elles par les autorités bulgares pour les empêcher d'engager une telle procédure, ce sont les représentants de l'Union européenne eux-mêmes qui les ont contraintes à signer ce papier. Faut-il donc vraiment se glorifier d'avoir obtenu la libération des infirmières et du médecin dans de telles conditions, monsieur le président de la république ? 462 millions d'euros versés aux familles des enfants atteint du Sida, un accord de coopération militaire entre la France et la Libye, la fourniture par Paris à Tripoli d'un réacteur nucléaire, deux contrats de ventes d'armes et, pour couronner ce que Sarkozy appelle "aucune contrepartie" avec un toupet aussi monstre qu'écoeurant, quand il accuse les socialistes de ne pas avoir fait libérer les otages de Khadafi avant lui, ce fameux papier par lequel infirmières et médecin renoncent à porter plainte. Mais rira bien qui rira le dernier : Liesbeth_Zegveldcet engagement n'a évidemment aucune valeur juridique et Ashraf Ahmad Jumaa Hajouj avait déjà affirmé dimanche dernier qu'il envisageait d'attaquer Muammar Khadafi pour "prise d'otage". Hier soir, il a fait annoncer par maître Liesbeth Zegveld, son avocate néerlandaise spécialiste des droits de l'Homme, qu'il allait effectivement porter plainte contre Tripoli, justement devant la commission des droits de l'Homme des Nations unies, "notamment pour torture et délais de procédure abusifs". Il serait piquant que l'ONU condamne le colonel Khadafi après que notre président lui a décerné un brevet de bonne conduite et de respectabilité, estimant : "Quand un pays va vers une normalisation (...), renonce au terrorisme, je préfère que l'on aide ce pays à aller vers la démocratisation". Ce à quoi le député et ancien ministre socialiste Jean Glavany rétorque : "Un pays qui torture et viole des infirmières indûment emprisonnées en voie de démocratisation ?" Bonne question.

Mise à jour : "Il y a bien eu des tortures à l'électricité (...) Et aussi des menaces de s'en prendre à leurs familles", reconnaît Seif el Islam Khadafi, le fils du colonel, dans une interview accordée à la chaîne Al Djazira le 9 août. On ne l'a jamais entendu autant partout, lui. A quoi joue-t-il ? En tout cas, il confirme ici l'évidence.

Posté par Olivier Bonnet à 09:07 - Affaire de la libération des otages bulgares de Khadafi -

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