orelsan
Paris, le 11 mai 2009 Nous demandons la parole avant le concert d'OrelSan au Bataclan le 13 mai 2009 Messieurs, Vous avez choisi de programmer OrelSan et de maintenir sa programmation malgré le fort mouvement de protestation qui dénonce sa complaisance vis-à-vis du sexisme, de l’homophobie, des violences physiques et sexuelles, de la transmission volontaire des MST (dont le sida), de la pédocriminalité et du meurtre des femmes qui ne répondent pas aux exigences de certains hommes dont OrelSan se fait le porte-parole. Nous vous précisons que, contrairement aux affirmations d’OrelSan et l’information tronquée d’une partie de la presse, cette affaire dépasse largement le cadre de la chanson « Sale Pute ». Il s’agit aussi de la chanson « Suce ma bite pour la Saint-Valentin » qui certes ne fait pas partie de l’album « Perdu d’avance », mais qui est toujours chantée sur scène (notamment le 17 avril 2009 à Mulhouse), et de plusieurs autres des chansons de son album. S’il est possible que vous n’ayez pas encore eu l’occasion de lire les textes d’OrelSan, en voici quelques extraits : Suce ma bite pour la Saint-Valentin : (Mais ferme ta gueule) ou tu vas t’faire marie-trintigner / J’te l’dis gentiment, j’suis pas là pour faire de sentiments / J’suis là pour te mettre 21 centimètres / Tu seras ma petite chienne et je serai ton gentil maître (…) J’bois, baise, jusqu’à c’que t’en sois mal en point (...) Vis le sexe comme un conte de fées, depuis qu’j’ai mon BAFA / J’respecte les shneks avec un QI en déficit / Celles qui encaissent jusqu’à finir handicapées physiques (...) / Viens bébé on va tester mes nouvelles MST !
Différent
: J’finirais par acheter ma femme en Malaisie / Les putes à blog sont plus bonnes en photos
qu’dans la vrai vie / Nan, j’suis pas un produits marketing / J’suis sensible, j’me sens sale après avoir
été voir les filles (...) / Renseigne toi sur les pansements et les poussettes / J’peux t’faire un enfant et
te casser l’nez sur un coup de tête
Courez courez
: Petite, essaie pas de me fréquenter / Ou tu va perdre ton pucelage avant d’avoir
perdu tes dents de lait (...) / J’suis pour de vrai de vrai, j’dis c’que j’pense, j’pense c’que j’dis / Tout ce
que j’écris c’est du premier degré, hé ! (...) / Les féministes me persécutent, me prennent pour
Belzebuth / Comme si c’était d’ma faute si les meufs c’est des putes / Elles ont qu’à arrêter de d’se
faire péter l’uc / Et m’dire merci parce que j’les éduque, j’leur apprend des vrais trucs / Des fois j’sais
plus si j’suis misogyne ou si c’est ironique / j’serai peut-être fixé quand j’arrêterais d’écrire des textes
où j’frappe ma p’tite copine
Certes, la pensée est libre, mais son expression est limitée pour préserver les règles élémentaires de respect et de liberté qui permettent de vivre ensemble dans une société. L’incitation à la haine et au meurtre constitue la limite à ne pas franchir. Les artistes ne sont pas au-dessus des autres citoyen/nes : ils n’ont pas tous les droits.
Nous pensons que la complaisance envers des propos aussi violents que ceux chantés par OrelSan est dangereuse. Car, qui consent aux mots finit par consentir aux actes, et soutenir ces propos violents en favorisant leur promotion, c’est déjà banaliser des actes graves.
Nous demandons donc un temps de parole, le 13 mai, avant le concert d’OrelSan, pour que deux représentantes de notre collectif d’associations puissent contrebalancer les propos sexistes qu’il tiendra sur scène et affirmer notre solidarité envers toutes les femmes victimes de violences symboliques, physiques ou sexuelles.
Contact :
CNDF – 01 43 56 36 48 –colcadac@club-internet.fr
Signataires :
Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (CADAC),
Le CNDF a demandé une prise de parole mais le Bataclan n'a encore pas répondu.
Vous aussi, vous pouvez appuyer la demande du CNDF par un mail au Bataclan, voici leurs adresses :
administration@le-bataclan.com
aba.bataclan@wanadoo.fr
Vos courriels peuvent inciter le Bataclan à répondre. Pour voir la demande faite par le Collectif, vous pouvez consulter leur lettre ci-dessous
Merci de faire circuler cette information parmi vos réseaux et ami-es ;o)
(illustration : clipart repris d'internet) (les chiffres 2008 de la violence aux femmes ne sont pas encore disponibles)
Lettre ouverte aux directeurs du Bataclan