La réponse des chiennes de garde
SUS À Orelsan !
par les Chiennes de garde, 29 mars 2009
« Le chanteur Orelsan est invité au Printemps de Bourges, un festival de chanson française », signalent des féministes à partir du 19 mars 2009. Y chantera-t-il son rap intitulé « Sale pute ! » et disponible sur Internet, dont les paroles, à la première personne, détaillent les violences extrêmes qu’un garçon menace de faire subir à une fille ? Au pays de la galanterie et des droits des hommes, tous les espoirs sont permis[1].
Certes, la loi[2] réprime les incitations à la haine, tout en étant moins sévère pour le sexisme que pour le racisme et l’homophobie. La justice reste donc impassible, le gouvernement réfléchit longuement[3], la HALDE
Heureusement, il reste, bon pied bon œil bon sens, de vaillantes féministes que ces litanies machistes empêchent de dormir. Parmi celles qui sont passées à l’action, nous, Chiennes de garde, farouches gardiennes de la dignité des femmes et de l’art lyrique réunis, avons mené l’enquête et découvert que la chanson s’adresse à l’une des nôtres, la rappeuse Pitbulle : elle s’apprêtait à « tèje » (rompre avec) Orelsan, à qui elle reproche d’être « aussi nul en français qu’en respect ».
Bonne nouvelle : non seulement les menaces d’Orelsan ont laissé Pitbulle de marbre, mais elles lui ont inspiré un contre-rap, que vous pourrez entendre au Printemps de… disons Paris, fête des droits humains et de l’humour féministe.
En avant-première, Pitbulle a confié ses paroles aux Chiennes de garde. Sus à Orelsan ! Quant aux autres machos, petits ou gros, ils n’ont qu’à bien se tenir : le même traitement radical les attend.
Grrrrrrrr… !
[1] Le suspense a été levé le 27 mars par la direction du Festival : l’artiste reste invité, mais pas « Sale pute ! », chanson jugée « inacceptable ». Et les autres de la même veine ? Tous les espoirs sout de nouveau permis.
[2] La provocation à commettre un crime, ou une atteinte à l'intégrité de la personne, ou une agression sexuelle, est punie de 5 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d'amende (loi du 29 juillet 1881, article 24).
[3] Le 27 mars, Valérie Létard, secrétaire d’État à la solidarité, fait enfin part de son indignation, et annonce qu’elle « soutient l’initiative des associations qui ont fait savoir qu’elles souhaitaient se constituer partie civile et porter plainte contre le rappeur ». Prendre une initiative elle-même, serait-ce trop lui demander ? Par exemple, proposer de payer l’avocate et les frais de justice.
Pour ce qui est de la chanson rap en réponse, je vous invite à aller la lire sur le site des chiennes de garde, à savourer au deuxième degré !
Voyez vous-même : http://www.chiennesdegarde.com/ActionMars2009-Orelsan.html